Économie

Réunion du Federal Open Market Committee de juin : Rien ne sert de parler, il faut agir

juin 16, 2023 - 3 minutes 30 secondes
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Lors de sa réunion de juin, le FOMC a largement répondu aux attentes du marché en décidant de maintenir les taux entre 5,00 % et 5,25 %. Il s’agit de la première pause depuis que le FOMC a commencé à augmenter les taux en mars 2022. Nous nous attendions à ce que la Fed procède à une hausse finale des taux d’intérêt, compte tenu de la vigueur persistante de l’inflation mesurée par l’indice de référence et de l’inflation de base des dépenses personnelles de consommation, ainsi que des conditions d’emploi qui ont continué de surprendre à la hausse depuis la réunion du FOMC en mai.

Malgré les efforts visibles de la Fed pour indiquer que d’autres hausses des taux sont possibles, nous pensons qu’elle a probablement terminé son cycle de resserrement en mai. En effet, même si nous ne pouvons pas exclure une hausse additionnelle des taux avant la fin de l’année, nous nous attendons à ce que la Fed s’abstienne de relever les taux en 2023. Nous maintenons également notre prévision d’une première baisse de taux lors de la réunion du FOMC en décembre, une fois que les taux de croissance et d’inflation auront fléchi.

Ne faites pas ce que je dis, faites ce que je fais

Si la Fed avait vraiment ressenti le besoin d’envoyer un signal ferme au marché, la meilleure façon aurait été de procéder à une hausse réelle des taux. En effet, les dirigeants de la Fed ont eu amplement de marge pour relever les taux, l’inflation mesurée par l’indice de référence ayant atteint une moyenne de 0,4 % sur un mois depuis la réunion de mai et les créations d’emplois ayant atteint une moyenne de près de 300 000 au cours des trois derniers mois. Selon nous, la barre sera beaucoup plus haute si la Fed décide d’appliquer des hausses de taux supplémentaires après sa pause. Autrement dit, ce seront les données qui confirmeront la nécessité d’autres resserrements pour réduire l’inflation.

De plus, le président Powell a clairement indiqué qu’aucune décision n’avait été prise pour juillet et que toute décision serait prise en direct, pendant la réunion. En fait, le resserrement supplémentaire projeté dans le graphique à points de 2023 (50 pdb de plus) pourrait se produire à tout moment cette année, si les données justifient cette décision.

Selon nos prévisions, les données ne justifieront probablement pas de mesure à court terme. À notre avis, la Fed aura de la difficulté à trouver suffisamment de raisons pour hausser ses taux au cours des prochains mois, compte tenu notamment du fléchissement possible des prix à la consommation au cours de cette période. En effet, l’inflation mesurée par l’indice de référence devrait atteindre tout juste 0,2 % en moyenne sur un mois pendant la période de juin à août, soit la moitié du rythme moyen enregistré au cours des trois derniers mois. Si nos prévisions sont exactes, le rythme annualisé de l’inflation de base sur trois mois passera de 5,2 % en mai à 4,2 % d’ici la réunion de juillet et à 2,3 % d’ici la réunion de septembre.

Risques menaçant notre scénario concernant la Fed

Nous entrevoyons deux principaux risques menaçant nos prévisions selon lesquelles la Fed maintiendra le statu quo cette année :

Marché de l’emploi : La stabilité du marché de l’emploi freine le ralentissement de la croissance des salaires et le taux de chômage demeure proche de creux records. Si la Fed considère un ralentissement du marché de l’emploi comme un prérequis pour que l’inflation se rapproche de la cible des 2 %, alors le Comité pourrait appliquer des mesures supplémentaires de resserrement. Toutefois, il nous semble difficile de soutenir cette thèse, compte tenu du repli de l’inflation. Après tout, la Fed semble toujours viser un atterrissage en douceur, ce qui implique un ralentissement de l’inflation sans qu’un relâchement important des conditions du marché du travail ne soit nécessaire.

Modification des cibles : Il se peut que la Fed ait décidé de relever les taux de façon préventive d’au moins 25 pdb ou 50 pdb cette année, peu importe les données. Le facteur pouvant entraîner cette réaction a peut-être changé (une fois de plus), la Fed passant d’une dépendance extrême aux données à un assouplissement plus progressif du taux directeur pour atteindre un taux final cible préétabli par le Comité. Toutefois, nous pensons que, même si la Fed tente de traverser la crise en augmentant les taux d’intérêt plus sporadiquement, elle constatera que, tant que l’inflation continue de se rapprocher progressivement de la cible de 2 %, elle n’aura pas besoin de relever les taux davantage.

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Stratège en chef, Macroéconomie aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

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Chef, Stratégie de taux aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

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Chef mondial, Stratégie de change et Stratégie, Marchés émergents, Valeurs Mobilières TD.

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